![]() ISBN 2-87340-178-8 |
Boris Lehman |
Autoportrait. Histoire de ma vie, ouvrons la boîte ; Nadine Wandel deux fois ; ombre, Couple, Regards, Position. Rue Antoine Labarre, À la recherche du lieu de ma naissance, photo de classe, école numéro 13, Schaerbeek… […] |
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[…] Chez Henri Storck, Boris au Havre, carnet d’adresses, Je parle espagnol ; Boris et Norstein à Moscou, Mes voyages filmés, six polaroïds, Samy dans la baignoire, Hadelin Trinon, Gérard Courant, Club Antonin Artaud, J’ai peur. B comme Boris, Boris au piano, au Mexique, dans son bain, à la gare du Midi, à la mer, mangeant des glaces à Locarno, dans le coffre d’une voiture, dans la photocopieuse, en homme de terre, au cimetière juif, croix gammée.
Critique UN GRAND FRÈRE POUR LIO (à propos des photos de Boris Lehman) La jeune femme avale un noyau de cerise, le vieil homme regarde par la fenêtre, la casquette et le manteau attendent l'heure de la sortie. On ne distingue pas la photo de l'image de film. C'est qu'il y a peu de cinéastes comme Boris Lehman, et encore moins de photographes comme lui.
Cinéaste au cœur du cœur du cinéma, il conjugue une certaine démarche documentariste (Magnum Begynasium Bruxellense) avec les exigences de l'expérimentation conceptuelle, plastique (Babel), il s'inscrit dans une mouvance de l'art contemporain qui va de Cocteau à Warhol et Broodthaers. A l'instar des précités, c'est un touche-à-tout de génie: il est musicien, acteur, dessinateur, écrivain, photographe... Un photographe qui ne joue pas le jeu des fantasmes, des idées fixes à la mode.
Rien de mortifère, de pétrifié, de tombal, dans ses photos, on a le sentiment d'être confronté à des moments de films arrêtés, qu'il y a une histoire avant, après, derrière l'image et qui est bien plus qu'une anecdote, quelque chose qui touche au mystère de l'âme. Ou encore, on se dit que ces instantanés, c'est une affaire de temps éternisé, il arrive qu'on pense aux tableaux de Vermeer.
D'aucuns évoqueront Doisneau à cause de l'humour et d'une certaine atmosphère quotidienne, mais Doisneau photographie à leur insu des gens qu'il ne connaît pas, qui ne font que passer. Boris Lehman, lui, ne photographie que des individus attachés à son propre univers, chaque image est la trace d'une rencontre, elle implique une conversation, une intimité, une connivence. Daniel Fano (Le Ligueur 28 juin 1991 |
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