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Jacques Aumont |
Le cinéma a été l’invention d’un siècle obsédé par la découverte et la maîtrise du monde visible et connaissable. De là à penser qu’il était une machine à enregistrer et à garder mémoire, il n’y avait qu’un pas, presque toujours franchi. Dans l’esprit collectif, c’est entendu : le cinéma, c’est la mémoire des choses passées (définition, par ailleurs, de l’Histoire). […] |
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[…] Dans ce bref essai, on teste l’hypothèse contraire : et si le cinéma, au fond, était plutôt une grande machine à oublier ? Déguiser la réalité en la laissant envahir par des puissances d’image ; lui donner une forme lacunaire, qui en laisse de côté définitivement des pans entiers ; affronter la mémoire collective en la remodelant et en la vouant au grand récit, c’est-à-dire à la déformation ; jouer avec le temps à ses limites. Ce n’est peut-être pas un hasard si tant de films ont repris et varié le scénario de l’amnésie.
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Jacques Aumont est universitaire retraité (Paris-3, EHESS) et critique ; il enseigne actuellement aux Beaux-Arts de Paris. Il a publié, chez divers éditeurs, une vingtaine d’ouvrages sur l’image et le cinéma, dont L’Œil interminable (1989, 2007), Amnésies. Fictions du cinéma d’après Jean-Luc Godard (1999), Matière d’images (2005, 2009), Que reste-t-il du cinéma ? (2012), Limites de la fiction (2014). Chez Yellow Now : Vampyr de Carl T. Dreyer (1988) et L'Attrait de la lumière (2010).
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