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CINÉMA CINÉASTE


Marcel Hanoun CINÉMA CINÉASTE Notes sur l'image écrite 2001 160 pages 12 x 17 cm 11.50


Le projet de Marcel Hanoun à travers ces Notes, à l’image de ses films, est à la fois simple et ambitieux. Il s’agit par l’écriture et la réflexion de s’approcher au plus près, au plus juste de l’acte de création cinématographique : l’image, le son, le temps, le mouvement, le silence, la parole, jamais donnés une fois pour toutes, sans cesse à réinventer. […]

[…] Des axes centraux émergent, des préoccupations récurrentes circonscrivent des thèmes, des figures, des pistes : la violence, la marge, la chute, l’ajout ou le retrait ; le rapport entre la musique et l’image, entre l’intention et l’expression, entre l’artiste, son œuvre et le public, entre l’expérience donnée et ses possibles illimités…

Sous-tendues par le souci perpétuel de « ce que filmer veut dire », les Notes rassemblées par Marcel Hanoun, à l’instar de celles, célèbres, de Bresson, ne sont ni des préceptes ni des leçons ; plus qu’une méditation sur l’art et la création, elles offrent au lecteur, cinéphile ou non, des espaces nouveaux de réflexion et de perception. Elles ramènent le cinéma à ce qu’il devrait ne pas oublier d’être : la mise en forme d’un regard porté sur le monde, un acte conscient posé sur son sens.

Index rerum (extraits)

Absence ; Acte/ Mise en acte ; Acteur/Comédien ; Affect/Émotion ; Altérité/Autre ; Amour ; Animal (bestiaire) ; Apparition/Disparition ; Attente/Surprise ; Avant-garde.

Barbarie/Fascisme ; Beauté ; Blanc ; Bourreau.

Cadre/Décadrage ; Caméra ; Censure ; Chair ; Chaos ; Chute ; Cinécologie ; Conscience ; Corps ; Création ; Cri ; Critique.

Dépouillement/Retranchement ; Désir ; Détail ; Documentaire ; Douleur.

Écran ; Enfance ; Envol/Vol/Survol ; Érotisme ; Étonnement ; Événement ; Expérimental.

Folie ; Formats/Supports.

Geste

Hasard ; Histoire ; Hors-champ.

Identité ; Image ; Intensité ; Intervalle/Interstice/Hiatus

Liberté ; Lointain ; Lumière.

Manque ; Mémoire ; Mensonge ; Miroir ; Mise en scène ; Moderne ; Montage ; Mort ; Mouvement/Vitesse ; Musique ; Mystère.

Nécessité ; Noir.

Pauvreté/Richesse ; Peinture ; Politique ; Présent ; Profondeur ; Projection ; Public

Réalité/Réel ; Regard ; Repentir ; Rêve ; Rupture/Cassure/CéSure/Ellipse/Coupure.

Scénario ; Séparation ; Silence ; Son ; Spectacle/Spectateur ; Synchronie.

Titre/Intitulé ; Travail

Vanité ; Vérité ; Vie ; Violence ; Voyage.

Zoom

Critique /// Bernard Benoliel

Le projet de Marcel Hanoun à travers ces Notes, à l'image de ses films, est à la fois simple et ambitieux. Il s'agit par l'écriture et la réflexion de s'approcher au plus près, au plus juste de l'acte de création cinématographique : l'image, le son, le temps, le mouvement, le silence, la parole, jamais donnés une fois pour toutes, sans cesse à réinventer. Des axes centraux émergent, des préoccupations récurrentes circonscrivent des thèmes, des figures, des pistes : la violence, la marge, la chute, l'ajout ou le retrait ; le rapport entre la musique et l'image, entre l'intention et l'expression, entre l'artiste, son œuvre et le public, entre l'expérience donnée et des possibles illimités…

Sous-tendues par le souci perpétuel de « ce que filmer veut dire », les Notes rassemblées par Marcel Hanoun, à l'instar de celles, célèbres, de Bresson, ne sont ni des préceptes ni des leçons ; plus qu'une méditation sur l'art et la création, elles offrent au lecteur, cinéphile ou non, des espaces nouveaux de réflexion et de perception. Elles ramènent le cinéma à ce qu'il devrait ne pas oublier d'être : la mise en forme d'un regard porté sur le monde, un acte conscient posé sur son sens.

Extraits



« le paradoxe du cinéaste, du créateur en général,n’est pas de dévoiler, d’étaler une apparente réalité déjà connue de celui qui, spectateur à son tour, regarderait cette apparente réalité sans surprise ni étonnement, déjà dans l’attente de ce qui lui est proposé. Le nécessaire et utile paradoxe du cinéaste est de connaître l’inconnaissable, de pénétrer en premier un monde éloigné, qui lui serait totalement étranger, de l’explorer et de le découvrir en une virtuelle concomitance avec le spectateur, jusqu’à la conscience partagée d’une réalité connue de tous et de toujours, à la fois évidente et surprenante.Toujours se laisser surprendre par le film et le surprendre, comme la vie ne cesse de surprendre la mort, à toujours la différer. »

« La caméra ne s’implique pas toujours dans la procédure du film et ce n’est qu’à transgresser de règles établies que la prise de vue peut tendre à être réelle et signifiante, sans avoir à se soumettre à une Psychologie narrative de l’image, celle qui fait la routine du cinéma. »

« Quelles images resteraient un jour présentes à notre mémoire, sinon les images qui auraient été créées au présent, à la conscience présente de nous-mêmes, de nous-mêmes face au monde, face à la société, aux autres, à l’histoire à notre histoire. Face à notre responsabilité de cinéastes, celle de fabriquer des images et des sons, de faire du vrai avec du faux. »

« L’extrême nécessite du zoom, de tout mouvement de caméra, n’est évidente qu’à être d’abord pulsion de notre regard. Le mouvement n’advient qu’à être prévisualisation de notre désir, à mettre en acte et exercer le virtuel désir du spectateur. »

« Être responsable, maître de ses images, entièrement, juste laisser apparaître, libre, l’interstice du hasard, laisser juste apparent le chas de l’aiguille que va enfiler le fil qui va coudre le film. »

« Le scénario du film ne saurait être déroulement linéaire – il est convergence, concentration, chaos, éclatement d’un temps expansé, raccourci, condensé-il est l’échange fulgurant d’une pensée et d’un regard dans un espace aboli. »

http://www.marcel-hanoun.com/index.html

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