Alain Philippon LE BLANC DES ORIGINES Écrits de cinéma 320 pages 12 x 17 cm 12.50 €
Le cinéma était né avec le siècle. Il avait bien vécu, il avait prospéré. Vers la fin de sa vie, il était devenu tout boursouflé, victime d’une surchauffe économique et culturelle qui lui occasionnait de continuelles sautes de tension. Tout s’était mis à tourner de plus en plus vite, comme un manège détraqué : les copies rebondissaient de salle en salle, se délogeaient les unes les autres, les faiseurs de cinéma tournaient très rapidement sur eux-mêmes pour faire miroiter toutes les facettes de leurs diamants en toc : on ne pouvait plus, on ne voulait plus les suivre. […]
[…] Quelques cinéastes ralentirent un peu, pour réfléchir. D’autres arrêtèrent tout, brutale-ment, films et vie. On ne sait au juste de quoi ou de qui mourut le cinéma. Toujours est-il qu’il mourut, comme tout le monde, d’un arrêt du cœur.
Cinéaste, critique et notamment membre du comité de rédaction des Cahiers du cinéma, en-seignant de cinéma, auteur d’essais (sur Jean Eustache, André Téchiné, Jacques Doillon...), Alain Philippon s’est donné la mort le 27 août 1998, à l’âge de cinquante et un ans. Le Blanc des origines réunit, pour la première fois, l’essentiel de ses écrits de cinéma.
Sommaire Préface d’Alain Bergala TERREURS ET SEDUCTION Projet de livre LA MONSTRUOSITE FANTASMEE Sur trois films d’Ingmar Bergman: À travers le miroir, Persona, De la vie des marionnettes. LE MIROIR AMERICAIN L’Innommable (Derrière le miroir/Bigger Than Life de Nicholas Ray,1956) /// Labyrinthe (Shining/The Shining de Stanley Kubrick, 1980) /// Le maître du jeu (La Couleur de l’argent/The Color of Money de Martin Scorsese,1987) /// A star is dead (Lone Star de John Sayles,1997) /// Le psychiatre était blonde (Pulsions/Dressed to Kill de Brian De Palma, 1980) /// Hystérie (Docteur Jerry et Mister Love/The Nutty Professor de Jerry Lewis,1963) MODERNE (WENDERS ET ANTONIONI) Détour par l’enfance (Alice dans les villes/Alice in den Städten de Wim Wenders,1974) Retour amont (Les Ailes du désir/Der Himmel über Berlin de Wim Wenders, 1987) The first day of the rest of your life (Profession reporter/The Passenger de Michelangelo An-tonioni,1975) De L’Avventura à L’État des choses (WimWenders /Michelangelo Antonioni ) COOL SEVENTIES (LES CONTEMPORAINS) L’amour absolu du cinéma (La Maman et la putain de Jean Eustache,1973) Nuit torride (Toute une nuit de Chantal Akerman,1982) L’enfant cinéma (L’Enfant secret de Philippe Garrel,1982) Soleil noir (Le Lieu du crime de André Techiné,1986) Comme dans un miroir (La Vengeance d’une femme de Jacques Doillon, 1989) La question du double (Une sale histoire de Jean Eustache,1977) L’UNIVERSEL, LE VRAI (CONTES ET MYTHES) Les années lumière: prolongements théoriques Lointain intérieur (Nostalghia d’Andreï Tarkovski,1983) Les Contes de la lune vague (Kaos de Paolo et Vittorio Taviani,1984) Sous le signe du brasier (La Maison et le monde/Ghare-Baire de Satyajit Ray,1984) Le vaste pays de l’âme (Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci,1987) JAMAIS VU (LE GOUT DE LA POESIE) Sang pour chant (Le Sang d’un poète de Jean Cocteau,1930) Sur la terre comme au ciel (Mauvais Sang de Leos Carax,1986) L’Annonce faite par Marie (L’Autre Nuit de Jean-Pierre Limosin,1988) LA BEAUTE DU GESTE (PORTRAIT CHINOIS) Une leçon d’amour (Après la répétition/Efter repetitionen d’Ingmar Bergman,1983) L’Enfance de l’art (Thérèse d’Alain Cavalier,1986) Description d’un combat (Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat, 1987) Le soleil ni la mort (Eden Miseria de Christine Laurent, 1990) Stromboli, c’est pas fini (Journal intime/Caro diaro de Nanni Moretti,1994) LA POLITIQUE DES AUTEURS Les fantômes de la liberté (Les Nuits de la pleine lune d’Eric Rohmer,1984) Le secret derrière les arbres (La Mort d’Empédocle de Jean-Marie Straub et Danièle Huil-let,1986) Vertiges du double (Smoking, no smoking d’Alain Resnais, 1993) PASSAGE DU DESIR (CAHIER CRITIQUE) Enfance à contre-jour (Le Sud/El Sur de Victor Erice, 1982) Poésie en contrebande (Erendira de Ruy Guerra, 1983) La subversion du monde par l’amour (Le Diable au corps/Il diavolo in corpo de Marco Bel-locchio,1986) Arènes sanglantes (Contes cruels de la jeunesse/Seishun zankoku monogatari de Nagisa Os-hima, 1960) Une Butterfly d’après-guerre (Nuages flottants/Ukigumo de Mikio Naruse, 1955) Un policier en quête de son colt (Chien enragé/Norainu d’Akira Kurosawa, 1949) Post-scriptum par Victor Erice
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