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IMPROVISER LE CINÉMA


Gilles Mouëllic IMPROVISER LE CINÉMA











2011 224 pages 17 x 24 cm 24.00


Si l’improvisation est a priori associée aux arts de la performance, et en particulier au jazz, elle n’en a pas moins accompagné le cinéma depuis les premiers burlesques jusqu’aux expériences contemporaines de Rabah Ameur-Zaïmeche ou de Nobuhiro Suwa. Loin du mythe de l’improvisé comme expression du « génie créateur », le but de cet ouvrage est d’abord de comprendre les pratiques qui mettent sciemment en jeu l’improvisation au cinéma puis, dans un second temps, d’en révéler la capacité à générer des formes inédites. […]



[…] La diversité des films analysés témoigne à la fois de la permanence d’une « tentation » de l’improvisation depuis l’avènement du cinéma parlant et de la diversité des modalités de sa mise en œuvre. à la présence, sans doute attendue, du cinéma de Jean Renoir, Roberto Rossellini, Jacques Rivette, Jacques Rozier, Shirley Clarke, John Cassavetes et Maurice Pialat, répond celle, moins évidente peut-être, de Jean Rouch et de Johan van der Keuken, de Pascale Ferran et de Samuel Collardey. Sans ignorer le regard historique suscité par ces quelques noms, il sera question tout au long de ces pages des rapports entre technique et esthétique, des frontières poreuses entre documentaire et fiction, d’une possible origine théâtrale du travail de l’acteur improvisateur, de l’implication physique nécessaire à l’acte de création improvisé, et enfin du jazz comme performance filmée. « La vérité de nos engagements avec le monde importe, y compris nos engagements avec des objets et des manifestations artistiques » écrit Jerrold Levinson : en interrogeant les tensions entre le jaillissement improvisé et la nécessité d’une écriture maîtrisée, cet essai contribuera peut-être à la vérité de nos rapports avec le cinéma.

Professeur en études cinématographiques et musique, Gilles Mouëllic enseigne le cinéma et le jazz à l’Université Rennes 2, où il est responsable avec Véronique Campan de la collection « Le Spectaculaire / cinéma » des Presses universitaires de Rennes. Outre de nombreux articles et conférences consacrés aux rapports entre la musique et le cinéma en général (et entre le jazz et le cinéma en particulier), il a codirigé plusieurs ouvrages collectifs et il est l’auteur notamment de Jazz et Cinéma (Cahiers du cinéma, 2000), le Jazz, une esthétique du XXe siècle (Presses universitaires de Rennes, 2000), la Musique de film (Cahiers du cinéma-SCEREN-CNDP, 2003), ainsi que d’un recueil d’entretiens : Jazz et Cinéma. Paroles de cinéastes (Séguier-Archimbaud, 2006). Il a codirigé à l’automne 2010, avec Jean-Pierre Criqui, le numéro 112-113 des Cahiers du Musée national d’art moderne (Centre Pompidou), numéro intitulé « Le cinéma surpris par les arts ».


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