Frédéric Sabouraud L'HOMME D'ARAN de ROBERT FLAHERTY
2012 112 pages 17 x 12 cm
9782873402952
12.50 €
Voir l’Homme d’Aran (1936), c’est faire une expérience doublement fictive, celle qu’offre le cinéma et celle que constitue toute virée sur une île. Le film nous fait pénétrer dans un temps et un lieu hantés par les mythes : ceux des origines et de la fin des temps, celui d’une lutte impitoyable entre des humains issus d’un monde adamique et un océan doté de pouvoirs tout puissants.
Grâce aux plans sidérants de Robert Flaherty filmant quelques marins perdus dans les flots déchaînés, l’univers grandiose que constitue Inis Mór, une des trois îles situées à l’ouest de Galway (Irlande), se charge d’une intensité tragique. Ce film inclassable est le fruit de la rencontre d’un cinéaste lyrique avec une communauté prête à prendre tous les risques pour quelques miettes d’éternité. L’étude des méthodes novatrices du tournage et l’analyse de ses partis pris esthétiques, mêlant documentaire et fiction, nous permettent de mieux saisir la conjonction singulière qui s’y dessine entre mythe, île et cinéma. Au sommaire : À la croisée des mythes – Une vision animiste / Avec l’enfant comme guide / Les mocassins de Flaherty / Une méthode transgressive / Un temps d’acclimatation / Entre mythe et histoire / Un jeu avec la mort, par procuration / Une cérémonie sur plusieurs années /// Île et cinéma – Renouer, transmettre / Île communauté, île territoire / Un lieu de renaissance / L’alternance des temps /// Post-scriptum. Désenchantement... Réenchantement... – Un lieu de compensation
Frédéric Sabouraud, ancien membre du comité de rédaction des Cahiers du cinéma, écrit régulièrement dans les revues Trafic et Images documentaires. Il est maître de conférences à l’École nationale supérieure Louis Lumière où il enseigne une approche pratique et théorique du cinéma documentaire et donne des cours de méthodologie. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Depardon Cinéma, coécrit avec Raymond Depardon ; l’Adaptation ; Abbas Kiarostami, le cinéma revisité.
Comments