Jean-François Rauger
L'ŒIL QUI JOUIT
Avant-propos de Dominique Païni
2012 240 pages 12 x 17 cm 17.00 €
Écrire sur le cinéma est une activité dont j’ai longtemps simplement rêvé la possibilité avant de passer à l’acte. Les écrits réunis ici représentent une petite partie d’un travail d’écriture qui s’est étalé sur une vingtaine d’années. Des textes de toutes origines s’y côtoient, de la critique pure à la présentation de programmations pour la Cinémathèque en passant par des articles destinés à des revues ou des ouvrages collectifs. […]
[…] Il ne faut pas forcément chercher dans les choix effectués la synthèse exemplaire et cohérente d’un goût cinéphilique particulier. Beaucoup de noms manquent à l’appel même s’il était inimaginable qu’il n’y ait pas au moins quelque chose sur Jean Renoir, le seul cinéaste qui m’ait « appris à vivre ». Sinon, il était peut-être important que soit visible cette contradiction (mais en est-ce une ?) qui mélange un goût hérité de la lecture, très jeune, des Cahiers du cinéma, dans le désordre et toutes périodes confondues, avec une appétence pour des formes dites mineures ou marginales, les chefs-d’œuvre estampillés avec le cinéma dit bis, le théorique et le tripal. Un résidu d’enfance guidé par un pur principe de plaisir ? Peut-être. Et puis renouveler à l’infini le geste cinéphilique d’ennoblir un mauvais objet ne se refuse pas. Finalement si programmer des films c’est écrire une histoire du cinéma, écrire c’est aussi programmer son propre goût. J.F.R.
AU SOMMAIRE Cinémathèque. Misère de la monographie, monographie de la misère /// Les rendez-vous manqués ou La cinémathèque n’est pas un dîner de gala /// Cinéma français. Revoir Renoir /// Claude Chabrol. Un autre monde /// Grands et petits maitres du cinéma américain. King Vidor. Orgueil et passion /// George Cukor. L’état de l’union /// Action et volonté. Le cinéma d’Anthony Mann /// Gordon Douglas. Un art de l’énergie brutale /// William Castle. Le démiurge ironique /// Juste avant la nuit. Hollywood années 70 /// Clint Eastwood. Cinéaste blanc, écran noir /// Violence et Histoire. à propos de Minuit dans le jardin du Bien et du Mal de Clint Eastwood /// William Friedkin. Un apprenti-sorcier à Hollywood /// La petite fille au revolver. Sur l’Enfer du devoir de William Friedkin /// John Landis. L’euphorie menaçante du divertissement /// Asie. Baby Cart. Le sabre et le landau /// Un art du surcadrage /// Le grondement de la montagne. à propos de Moe no Suzaku de Naomi Kawase /// Johnny To. Le cinéma comme terrain de jeu /// Hong Sang-soo. Le désir et le temps /// Kiyoshi Kurosawa. Philosophie de la terreur, terreur de la philosophie /// Cinéma bis. Mario Bava. Cinéaste moderne ? /// Riccardo Freda. L’aventurier magnifique /// Sur trois films de Lucio Fulci /// éloge de la sexy comédie italienne /// Jess Franco. Fragments d’une filmographie impossible /// Terence Fisher. Une iconoclastie « gothique » /// Les mystères de l’au-delà. /// Sur le cinéma fantastique mexicain /// Roberto Gavaldón. Du sang et des larmes /// Acteurs. Alain Delon. L’unique et son double /// Jim Carrey. L’homme-médium /// Politique. Mai 68 au cinéma /// Pratiques du détournement. Agonie des pensées de l’Histoire.
Jean-François Rauger est le responsable de la programmation de la Cinémathèque française et collabore régulièrement au journal Le Monde.
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