top of page

SANS TITRE


Charles-Henry Sommelette Sans titre 2018 128 pages 24 x 17 cm 22.00


Numéro 0 d'une nouvelle série, chez Yellow Now, consacrée à des premières monographies de jeunes artistes issus de l'Académie des Beaux-Arts de Liège. 

Entretien avec François de Coninck. Texte de Thibault Cassart et Jacques Sojcher.

Lauréat 2017 du Prix du Luxembourg, Charles-Henry Sommelette vit et travaille à Barvaux, dans l'ombre d'un jardin qu'il cultive inlassablement : tantôt à coups de fusains charbonneux, denses et sombres qui composent sur le blanc du papier de grands paysages figés où le regard s'engouffre, tantôt dans de petites peintures à l'huile où le vert domine et attire le regard à lui - doucement, sans le presser. […]


[…] De part et d'autre, la technique est remarquable. Ici comme là, ce sont des ensembles unifiés qui se présentent à notre vue, au cadrage étudié et précis qui rappelle celui de la prise de vue photographique. Mais pour peu qu'on s'immerge dans ces compositions, le monde s'immobilise, le temps se suspend – l'être flotte : il ondule dans l'air comme le vent souffle dans les grands arbres. L'absence est une présence en creux – que l'œil palpe : si ces paysages familiers, aux ambiances indéfinissables, semblent avoir été désertés par l'humain, ils n'en sont pas moins habités par une étrange vibration. Et que notre regard se perde dans les dégradés de gris qui s'étirent sur le papier ou qu'il s'enfonce dans les nuances de vert qui chatoient sur la toile, il emporte, dans sa barque silencieuse, notre perception vers d'autres jardins : jardins intérieurs, jardins antérieurs. […] Tout jardin est, d'une façon ou d'une autre, la proposition d'un monde. Mille fois revisité, celui de Charles-Henry Sommelette nous ouvre les portes d'un monde végétal, silencieux, trouble et troublant – un monde irréel, aux franges du réel. Un monde inquiétant, aussi, sous les apparences d'un grand calme. On le sait : il n'est pas rare que la mort prenne l'apparence trompeuse de la vie dans notre société. Ainsi de nos jardins : découpés, clôturés, agrémentés, entretenus et tondus, ils offrent une image paisible et harmonieuse qui n'est sans doute rien d'autre qu'une douce illusion, si l'on songe à la mise en coupe réglée et rageuse de la nature dont ils sont le résultat. Regardeur, prends garde à la douceur des choses. F. de Coninck



bottom of page