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NOUBA


Eugène Savitzkaya NOUBA












96 pages 17 x 14 cm 20.00


Matrice du texte intitulé Célébration d'un mariage improbable et illimité paru aux Éditions de Minuit en 2002, cet ouvrage est accompagné d'un CD. (Publié avec Cinquième Quartier)



Nouba est en quelque sorte la matrice du texte intitulé Célébration d’un mariage improbable et illimité paru aux éditions de Minuit en 2002. Il est né d’un poème que j’ai prononcé à Rome à l’occasion d’un mariage haut en couleurs. Son déploiement en colonnes a été quasiment immédiat, car chaque énoncé appelait un contrepoint et chaque contrepoint, un autre contrepoint. La parole appelait la parole dans une course effrénée d’une quarantaine de pages format A2. Et cela sans qu’une ligne narrative ne s’impose. Nouba est un ensemble de démonstrations inabouties, de théorèmes inexistants ou une flopée de théorèmes indémontrables faisant naître une flopée de théorèmes non démontrés, achoppant sur des principes incontournables et trébuchant les uns sur les autres. Au centre de Nouba, il y a la question du genre et de son rôle, mais sans la moindre prise de position, comme si, dès le départ, toute proposition était à la fois bonne et mauvaise et tout choix, aléatoire et arbitraire. Nouba est la fabrication ipso facto d’une machine verbale, d’une sophistique concourant à sa propre perte par jubilation exacerbée. Pas de personnages, pas de psychologie, pas d’ego, pas d’êtres, juste des voix énonçant des contre-principes, des contrevérités, joutant pour rien, jouant de tout, épuisant les paradigmes, dans l’à-peu-près, la nuance nuancée, la répétition forcenée. Ça broute comme il est dit d’un moteur, ça râpe, ça crisse, ça couine. Ça ne peut pas faire autrement. L’ensemble ne peut être perçu par la lecture solitaire, mais par l’audition des voix enchevêtrées en un fuseau mouvant et fluctuant, seul à même de rendre l’inutile et chatoyante sonorité des mots, du brouhaha, des débats au sénat, à la chambre, ou dans les vernissages mondains. La démocratie étant aussi cette foire d’empoigne où les vocables migrent, valsent et ricochent dans le grand vrombissement du silence. J’ai tenu à ce que les différentes colonnes soient prononcées par ces voix-là, celles que vous pourrez entendre. La version écrite est le livret accompagnant le petit opéra. Une audition dans les meilleures conditions techniques est exigée. Marie André est l’initiatrice de ce projet d’édition (texte et CD) et la réalisatrice de la mise en voix avec l’étroite collaboration de Serge Czapla, Nathalie De Corte, Eric Doppagne, Aniceto Exposito-Lopez, Jacques Izoard, Halinka Jakubowska, Babis Kandilaptis, Nicolas Kozakis et Selçuk Mutlu.

Eugène Savitzkaya

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